Le Conseil pour l’Education et le Développement (COPED), à travers son projet COSA « Twijukire Amagara » et en étroite collaboration avec le Département de Promotion de la Santé, Hygiène et Assainissement (DPSHA), a organisé un atelier régional à l’endroit de la Direction du DPSHA, la Direction du Système National d’Information Sanitaire (SNIS), les Médecins Directeurs Provinciaux, les Médecins chefs de Districts Sanitaires, les Coordonnateurs Provinciaux de la Promotion de la Santé, les Responsables du Système d’Information Sanitaire (SIS) au niveau des districts sanitaires et les superviseurs en charge du volet communautaire au niveau des districts sanitaires, venus des provinces sanitaires de Bujumbura Mairie, Bujumbura Rural, Mwaro, Kayanza, Cibitoke, Bubanza, Rumonge, Bururi et Makamba. L’objet de cet atelier était de proposer, débattre et adopter un mécanisme de Suivi évaluation des COSA basé sur des données collectées, des indicateurs suivis et analysés pour le projet COSA « Twijukire Amagara ». Cet atelier s’est tenu à Bujumbura, à l’INSP, le 5 avril 2019.

Dans son discours d’ouverture des activités de l’atelier, le Directeur du Département de la Promotion de la Santé, Hygiène et Assainissement (DPSHA) a rappelé l’un des objectifs poursuivis par le Projet « Cosa Twijukire Amagara » : faire des CoSa de véritables interfaces qui jouent le rôle de courroie de transmission de l’information ; donc une voix de la population au centre de santé, mais aussi une voix du centre de santé vers la population. Il a bien souligné que le CoSa est un contre-pouvoir au CDS dans la mesure où il joue le rôle de co-gestionnaire. « Un bon fonctionnement d’un centre de santé ne saurait donc être une réalité sans que le CoSa lui-même soit opérationnel et efficace », a-t-il noté. Il a enfin souhaité qu’une analyse des contours de l’intervenions des comités de santé soit menée, au cours des exposés et échanges, afin d’explorer ce que pourrait être le mécanisme de leur suivi-évaluation pour les accompagner vers une meilleure efficacité.

Monsieur Pierre Bakevya, Chef du Projet CoSa
Dans son exposé introductif, Monsieur Pierre Bakevya, Chef du Projet CoSa a fait savoir que ce projet qui est exécuté par le COPED et financé par l’Union Européenne, s’étend sur tout le territoire national du Burundi pour une période de 34 mois. Il a comme cible, tous les Comités de Santé du Burundi, avec comme bénéficiaires finaux, la population vivant dans les aires d’attraction de tous les centres de santé. Monsieur Bakevya a rappelé que ce projet qui s’étend de juillet 2016 au mai 2019, a succédé à l’action CoSa « Ivuriro ryacu » (septembre 2014 – août 2015), couvrant la zone pilote de la première action, CoSa « Inama n’Amagara » (avril 2011 à aout 2014) qui couvrait 8 province, donc plus les provinces Mwaro et Muramvya.
S’agissant des objectifs de ce projet, Monsieur Bakevya en a présenté deux : (1) Contribuer au renforcement du rôle de la société civile dans sa participation à l’amélioration du système de santé au Burundi. (2) L’ensemble des comités de santé (CoSa) du Burundi sont appuyés, renforcés et capables: (i) de jouer pleinement leur rôle d’interface entre la population et les centres de santé; (ii) de participer efficacement dans la prise de décisions et dans la gestion des centres de santé.
Cinq résultats sont attendus de ce Projet :

- R.1. L’état des lieux des CoSa dans les provinces non couvertes par la première action « Inama n’Amagara » est établi et les outils de renforcement ainsi que le mode d’intervention sont adaptés aux situations et besoins identifiés.
- R.2. Les structures provinciales de la santé potentiellement impliquées dans la santé communautaire (i) sont sensibilisées sur le rôle et le potentiel des Cosa et (ii) leurs capacités à former et à encadrer les Cosa sont renforcées.
- R.3: Tous les Cosa de la nouvelle zone d’action sont mis en place conformément au manuel de procédure sur la santé communautaire et connaissent leur cahier de charge.
- R.4: Les Cosa du Burundi mettent en œuvre leur cahier de charge et bénéficient du soutien des autorités locales et des leaders communautaires.
- R.5: Un système de suivi évaluation des Cosa est mis en place et reste opérationnel après le projet.
La deuxième présentation a été faite par le Consultant Léonard NTAKARUTIMANA. Il a tenu à préciser aux participants le rôle des COSA qui est deco-gérer le Centre de Santé, promotion en faveur de l’utilisation des services et jouer l’Interface entre les professionnels de santé et la communauté. Les membres du CoSa ont un mandat électif, représentant toute la communauté de l’aire de responsabilité du Centre de Santé.

Le ConsultantLéonard NTAKARUTIMANA
Le Consultant a précisé que dans le cadre du renforcement des actions et du suivi évaluation des CoSa, des réalisations ont été accomplies, entre autre une recherche action qui consistait à concevoir et à mettre en œuvre une série d’interventions appelées « traitements », dont l’objectif était de renforcer le fonctionnement des CoSa ; un livret intitulé « Agatabu gafasha amakomite y’amagara y’abantu» a été produit en Mai 2014 dans le cadre du Projet CoSa et diffusé auprès des Membres de CoSa à travers tout le pays.

Après les deux présentations, les participants à cet atelier ont beaucoup aimé l’initiative de cet atelier, soulignant le rôle important des CoSa dans la gestion des Centres de Santé. Les activités se sont poursuivies dans les travaux en groupes, où deux sujets ont été traités : (1) Proposer des indicateurs SMART pour le suivi du fonctionnement des CoSa (i) dans leur rôle de pont entre les communautés et les CDS d’une part, et (ii) dans la cogestion du CDS d’une autre part ; (2) Proposer un mécanisme de collecte de transmission, d’analyse et de retro-information des indicateurs identifiés.
Signalons qu’un atelier pareil avait été organisé en date du 3 avril 2019 en province Gitega et avait rassemblé les participants du même profile provenant des provinces sanitaires de Gitega, Rutana, Ruyigi, Karuzi, Cankuzo, Muyinga, Kirundo, Ngozi et Muramvya.
Diomède Mujojoma